Auparavant, le trotteur, aussi nommé youpala, était vu comme un outil aidant à l’apprentissage de la marche. Cependant, aujourd’hui, de nombreux experts en petite enfance et en santé des enfants recommandent de ne plus l’utiliser. Alors, en l’absence de trotteur, quelles activités faut-il privilégier pour encourager un développement moteur sain et naturel ? Analysons cela.

L’Association européenne pour la sécurité des enfants (European Child Safety Alliance) plaide pour son interdiction, arguant que de nombreux modèles ne sont pas conformes aux normes de sécurité françaises établies en 2005, qui fixent les critères de sécurité et les protocoles de test.

Selon cette entité, plus de 80 % des incidents avec des trotteurs se produisent dans des escaliers où l’enfant tombe, provoquant souvent des traumatismes crâniens ou des dommages cérébraux. D’autres types d’accidents incluent des brûlures, les parents laissant leur enfant dans un trotteur à proximité d’une cuisine.

Les psychomotriciens soulignent également le mauvais impact sur le développement de la marche des tout-petits. L’usage prolongé du trotteur peut perturber le développement naturel du déplacement. Les bébés, ayant l’impression de marcher sur les pointes des pieds, se déplacent sans grand effort et ne travaillent pas véritablement la coordination de leurs bras et jambes. Le trotteur les prive de la possibilité de découvrir leur propre équilibre en les mettant prématurément en position verticale.

De plus, étant incapables de changer de position à leur guise, ils s’épuisent rapidement et ne peuvent pas détendre leurs muscles. Il est donc crucial de voir le trotteur comme un jouet et non comme un simulateur de marche ou un “baby-sitter”. Et il ne faut jamais l’utiliser plus de 20 minutes par jour.

Entre 6 et 18 mois, un enfant passe par des phases clefs de son développement moteur :

Chaque phase est cruciale : elle renforce les muscles, développe l’équilibre, la coordination, la perception de l’espace et la confiance en soi. Il n’est donc pas nécessaire de hâter la marche. L’enfant n’a pas besoin d’“aide » pour marcher, mais plutôt d’un environnement sûr et stimulant.

L’objectif n’est pas tant d’assister bébé dans ses premiers pas, mais plutôt de l’encourager à explorer ses sens et développer ses capacités motrices pour qu’il gagne en confiance. Voici quelques alternatives au trotteur.

Ces espaces restent les meilleures options, car ils offrent à votre bébé un environnement sécurisé où il peut expérimenter de lui-même différentes postures qui l’amèneront progressivement et à son rythme vers la marche.

Un petit tunnel ou un parcours composé de coussins, d’obstacles légers, de matelas ou de modules en mousse encouragent les déplacements variés (rampé, à quatre pattes, escalade douce) tout en s’amusant.

À la différence du trotteur, le chariot de marche est stable, encourage l’enfant à se redresser seul, et ne restreint pas ses mouvements naturels. Toutefois, il ne doit être utilisé que lorsque l’enfant est déjà capable de se mettre debout et de marcher en se tenant.

Danser avec son enfant ou lui proposer des chansons avec mouvements stimule l’équilibre et la conscience corporelle. Le portage actif (bébé dans les bras ou en écharpe, sans trop de soutien) aide également à développer le tonus postural et à préparer son corps à la marche.

Il est clair que le trotteur n’est pas une nécessité, au contraire : offrir à un enfant la liberté de mouvement est le plus beau cadeau pour son développement. L’important est de le laisser évoluer à son rythme sans précipiter les étapes.

Une chose est certaine, quel que soit l’équipement choisi pour soutenir son développement, gardez toujours un œil attentif sur votre enfant.