Quels sont les éléments à connaître sur l’onychomadèse chez le nourrisson ? Faut-il s’alerter de cette condition ? Y a-t-il des traitements disponibles ? Éclairage avec Raphaël Sebag, pédiatre à l’hôpital Américain de Neuilly-sur-Seine.

La perte soudaine d’un ongle chez un bébé peut causer de l’angoisse chez les parents. Nommée onychomadèse, cette condition médicale est généralement inoffensive et temporaire. Malgré son aspect impressionnant, elle n’indique pas forcément un problème sérieux. Voici une explication détaillée.

L’onychomadèse est un trouble bénin de l’ongle caractérisé par la perte spontanée de l’ongle (complète ou partielle) depuis sa racine, généralement sans douleur significative. Chez le nourrisson, ce phénomène peut surprendre mais il est souvent réversible, l’ongle repoussant normalement par la suite.

Ce trouble apparaît quand la matrice de l’ongle (la zone à la racine de l’ongle) cesse temporairement de produire de la kératine. Cette interruption dans la croissance de l’ongle peut entraîner une faiblesse, suivie par un décollement et finalement la chute de l’ongle.

Quels sont les symptômes ?

« On remarquera la perte d’un ou plusieurs ongles, souvent sans rougeur ni douleur significative. L’ongle se détachera depuis sa base, laissant la place à un nouvel ongle en repousse. Il peut y avoir une décoloration ou des marques transversales sur l’ongle avant la chute », explique Raphaël Sebag, pédiatre à l’hôpital Américain à Neuilly-sur-Seine.

Quelles sont les causes de cette affection ?

Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de l’onychomadèse :

  • le syndrome pied-main-bouche (maladie virale fréquente chez les jeunes enfants) : généralement, cela survient 2 à 8 semaines après la guérison, comme un effet secondaire temporaire ;
  • un choc physique : comme un coup ou un pincement accidentel des doigts ou des orteils ;
  • une infection locale comme la paronychie (infection autour de l’ongle) ;
  • une inflammation telle qu’une dermatite ;
  • des carences nutritionnelles importantes ;
  • des réactions indésirables à certains médicaments (tels que ceux utilisés en chimiothérapie, bien que rares chez le nourrisson) ;
  • des maladies systémiques graves (affections inflammatoires affectant plusieurs organes).

Quel est le traitement ?

« Dans la majorité des cas, aucun traitement spécifique n’est nécessaire. Il suffit de surveiller la repousse et de s’assurer qu’il n’y a pas de signes d’infection. Il est important de garder la zone propre et sèche, et de couper les parties détachées de l’ongle pour éviter qu’elles ne s’accrochent », recommande le pédiatre.

Des chaussettes ou des gants doux peuvent aussi être utilisés pour protéger la région affectée.

Quand s’inquiéter ?

Il est conseillé de consulter un professionnel de santé si des douleurs, des rougeurs ou du pus apparaissent. Il est également important de consulter si la chute des ongles se répète fréquemment sans raison apparente ou si l’ongle ne repousse pas après plusieurs mois.

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