Quels sont les caractéristiques et le traitement pour un enfant qualifié d’hypotonique ? Célia Levavasseur, pédiatre et fondatrice de l’Association pour la Bientraitance Obstétricale, apporte des éclaircissements sur cette condition.
Appréhender la notion d’hypotonie infantile, identifier les symptômes et les démarches appropriées sont essentiels pour que les parents puissent mieux aborder et comprendre le parcours de soins de leur enfant. Le traitement varie selon l’origine de l’hypotonie, voici plus de détails.
L’hypotonie est caractérisée par un tonus musculaire anormalement bas. Les muscles de l’enfant apparaissent « mous », et il peut rencontrer des difficultés à maintenir sa posture, contrôler les mouvements de sa tête ou accomplir certaines actions motrices.
Les parents décrivent souvent leur enfant comme une « petite poupée de chiffon », en raison de son manque de fermeté corporelle.
«Cette condition nécessite des examens approfondis car il s’agit souvent d’enfants ayant des difficultés respiratoires, alimentaires et de croissance», souligne Célia Levavasseur.
Les différentes formes d’hypotonie
Il existe principalement trois formes d’hypotonie :
- l’hypotonie axiale affectant principalement le tronc et la tête ;
- l’hypotonie périphérique affectant les bras et les jambes ;
- l’hypotonie globale impactant tout le corps.
Comment est diagnostiquée cette condition ?
«Le diagnostic commence par un examen clinique durant lequel le médecin évalue la force musculaire, les réflexes et l’aspect général du bébé. Des examens complémentaires comme un bilan sanguin complet, un IRM cérébral, un électromyogramme et des tests génétiques peuvent être nécessaires», explique la pédiatre.
Ces examens détaillés visent à identifier l’origine de l’hypotonie (cerveau, nerfs, muscles…) pour personnaliser le suivi médical.
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes varient d’un enfant à l’autre, mais les plus courants incluent :
- une tête qui retombe fréquemment en arrière lorsqu’on soulève l’enfant ;
- une incapacité à rester assis sans aide ;
- des retards dans le développement moteur tels que se retourner, ramper, s’asseoir ou marcher ;
- une tendance à « s’affaisser » ou à avoir du mal à maintenir une posture droite.
Important : une modification soudaine du tonus chez un enfant doit inciter à une consultation médicale urgente.
Quelles sont les causes ?
L’hypotonie n’est pas une maladie, mais un symptôme qui peut être dû à divers facteurs :
- une immaturité transitoire chez certains nourrissons ;
- des origines neurologiques (cerveau ou moelle épinière) ;
- des causes musculaires (fragilité des muscles) ;
- des causes génétiques ou métaboliques.
Certaines causes sont bénignes tandis que d’autres nécessitent un suivi médical continu.
Quelle prise en charge préconisée ?
Le traitement commence toujours par une évaluation médicale approfondie pour identifier la cause. Selon les résultats, l’enfant peut nécessiter de la kinésithérapie pour renforcer le tonus musculaire, de l’ergothérapie pour favoriser l’autonomie, ou un suivi multidisciplinaire si nécessaire.
Un accompagnement précoce est crucial : plus l’enfant est stimulé tôt, meilleures sont ses chances de progrès. Le soutien et les encouragements des parents sont fondamentaux dans l’évolution de l’enfant. Chaque enfant évolue à son propre rythme, et chaque petit progrès est significatif.
Quelle est l’espérance de vie d’un enfant hypotonique ?
«L’espérance de vie dépend de la cause sous-jacente de l’hypotonie. Par exemple, un trouble de la thyroïde peut être traité efficacement, tandis qu’une maladie métabolique peut nécessiter des traitements spécifiques comme un régime alimentaire spécial ou des suppléments. Dans des cas plus sévères, comme certaines myopathies, les chances de survie peuvent être limitées», précise Célia Levavasseur.
Avoir un enfant hypotonique est source d’inquiétude pour les parents, mais il est crucial de se rappeler que de nombreux enfants réalisent des progrès significatifs avec un suivi approprié. L’encouragement parental est essentiel à leur développement.