À quel moment considère-t-on qu’un bébé est hypotonique ? Que signifie précisément l’hypotonie axiale et quelles sont les options de traitement disponibles ? Nous clarifions ces points avec l’aide de Célia Levavasseur, pédiatre, créatrice de l’Association pour la Bientraitance Obstétricale, et autrice de divers ouvrages sur l’éducation et la pédiatrie.
L’hypotonie axiale n’est pas une pathologie en soi mais plutôt un indicateur pouvant révéler une maladie sous-jacente. Elle se manifeste par une difficulté à soutenir la tête et le cou. Voici plus de détails.
L’hypotonie est définie comme une faiblesse du tonus musculaire chez un enfant ou un nourrisson, par rapport à la normale. Ses muscles peuvent sembler « mous » et il pourrait avoir des difficultés à se maintenir droit, à contrôler sa tête ou à effectuer certains mouvements.
De nombreux parents décrivent leur enfant comme une « poupée de chiffon », en raison de son manque de fermeté corporelle.
« Cela nécessite des examens plus approfondis, car il s’agit souvent d’enfants ayant des problèmes respiratoires, alimentaires et de croissance », ajoute Célia Levavasseur.
Les différentes formes d’hypotonie
- Hypotonie axiale : affecte principalement le tronc et la tête.
- Hypotonie périphérique : concerne plutôt les bras et les jambes.
- Hypotonie globale : impacte l’ensemble du corps.
Causes possibles de l’hypotonie axiale
L’hypotonie axiale peut être attribuée à plusieurs facteurs, tels que :
- Anomalies cérébrales (malformations, lésions à la naissance, hypoxie périnatale).
- Maladies génétiques du système nerveux (ex : syndrome de Down, syndrome de Prader-Willi).
- Troubles du développement neurologique.
- Maladies musculaires (myopathies, dystrophies).
- Affections de la jonction nerf-muscle (comme la myasthénie congénitale).
- Atteintes des nerfs périphériques (ex : amyotrophie spinale).
- Maladie métabolique rare (troubles du métabolisme des sucres, des graisses ou maladies mitochondriales).
« Le traitement dépendra de la cause identifiée. Par exemple, en cas de retard de maturation du système nerveux ou d’asphyxie à la naissance, il est crucial de stimuler l’enfant et de s’assurer que tout revienne progressivement à la normale, avec l’appui d’une équipe pluridisciplinaire », explique la pédiatre.
Signes caractéristiques de l’hypotonie axiale
Les symptômes de l’hypotonie axiale comprennent : « un bébé qui ne parvient pas à bouger sa tête », note Céline Levavasseur. Parmi les signes les plus courants, on note :
- La tête qui tombe : le bébé peine à maintenir sa tête droite, même après plusieurs mois.
- Le dos « mou » : en le prenant dans les bras, le bébé semble s’affaisser.
- Difficultés de posture : allongé sur le ventre, il a du mal à relever la tête ou à s’appuyer sur ses bras.
- Retard de motricité : s’asseoir seul, se redresser ou marcher peut prendre plus de temps que chez d’autres enfants.
- Moins d’initiatives motrices : il bouge moins spontanément son tronc et semble plus « passif » dans certaines positions.
Il est important de noter que tout changement soudain de tonus chez un enfant doit alerter et conduire à une consultation rapide.
Diagnostic de l’hypotonie axiale
« Le diagnostic chez un enfant présentant une hypotonie commence par un examen clinique où le médecin évalue la force musculaire et les réflexes. Des examens complémentaires tels qu’une analyse sanguine complète et une IRM seront ensuite réalisés », détaille la pédiatre.
Ces examens approfondis visent à identifier la source de l’hypotonie, qu’elle soit liée au cerveau, aux nerfs ou aux muscles, pour personnaliser le suivi.
Prise en charge d’un enfant avec une hypotonie axiale
La gestion de l’hypotonie axiale nécessite avant tout un suivi médical rigoureux pour comprendre l’origine et surveiller l’évolution de la condition. Une rééducation précoce, impliquant kinésithérapie, ergothérapie et orthophonie, est essentielle pour favoriser le développement.
L’accompagnement des parents est également crucial. Bien que ne remplaçant pas la kinésithérapie, leurs interactions quotidiennes sont précieuses. Chaque moment partagé est une opportunité de renforcer le tonus et de stimuler le développement moteur de l’enfant.
Les stimulations varieront selon l’âge de l’enfant, incluant le portage en écharpe, les positions ventrales, et la motricité fine.
Avoir un enfant hypotonique peut être source d’inquiétude pour les parents, mais il est crucial de se rappeler que beaucoup d’enfants évoluent significativement avec un suivi adapté. Le soutien et les encouragements des parents jouent un rôle fondamental dans leur progression. Chaque enfant évoluera à son propre rythme, et chaque petite victoire sera d’une grande importance.