Les nourrissons sont susceptibles de souffrir de troubles visuels tout comme les adultes. Mais peut-on leur prescrire des lunettes correctrices dès leur plus jeune âge, ou est-il préférable d’attendre qu’ils grandissent ? Voici les conseils de Benoît Rousseau, orthoptiste.
Les jeunes enfants, y compris les bébés, peuvent être affectés par des déficiences visuelles. La myopie, par exemple, devient de plus en plus courante parmi les jeunes. Cette condition pourrait être due à une exposition excessive aux écrans et à une distance de visionnage trop proche. Lorsqu’un problème visuel est détecté, l’ophtalmologue ou l’orthoptiste est en mesure de prescrire des lunettes.
Dès la découverte d’un trouble visuel, il est crucial de le rectifier. Les examens ophtalmologiques figurent dans le carnet de santé de l’enfant. « En général, un dépistage est effectué vers les neuf mois. Certaines maladies congénitales, telles que la cataracte congénitale, sont traitées très tôt après la naissance. Il est donc possible de corriger la vue même chez les très jeunes enfants. Les montures sont souvent sur mesure pour s’adapter à la morphologie du bébé », indique Benoît Rousseau, orthoptiste.
Un bébé peut-il porter des lunettes de soleil ?
Outre le chapeau, il est essentiel de protéger les yeux d’un bébé avec des lunettes de soleil. « Les yeux d’un bébé sont particulièrement sensibles et vulnérables à la lumière du soleil en raison de la transparence de leur cristallin, qui normalement filtre les UV mais qui n’est pas encore pleinement développé chez un nourrisson. Il est donc crucial de lui mettre des lunettes de soleil lorsqu’il est à l’extérieur », recommande le professionnel.
Comment repérer un trouble visuel chez un bébé ?
Il existe trois principaux troubles de la vision chez les jeunes enfants : la myopie, qui se caractérise par une vision floue de loin, l’astigmatisme, qui distord la vision, et l’hypermétropie, qui trouble la vision de près comme de loin. Ces défauts peuvent être accompagnés de différents symptômes. Par exemple, un enfant myope peut plisser les yeux ou se rapprocher des objets pour mieux voir, tandis qu’un enfant hypermétrope peut se plaindre de fatigue visuelle et de maux de tête. Toutefois, il est plus difficile de détecter ces défauts chez les bébés, car ils ne peuvent pas exprimer ce qu’ils ressentent.
Un strabisme peut parfois indiquer une hypermétropie. « Dans ce cas, l’enfant fait inconsciemment un effort d’accommodation pour voir clairement, ce qui peut entraîner un strabisme. Cela devrait inciter les parents à consulter un spécialiste », ajoute Benoît Rousseau, orthoptiste.
Quelles sont les méthodes pour détecter les troubles visuels chez les bébés ?
Étant donné qu’un bébé ne peut pas décrire ses symptômes, l’ophtalmologue ou l’orthoptiste utilise des méthodes d’examen objectives. Entre 9 et 18 mois, un test appelé « bébé vision » est souvent réalisé. « Ce test se base sur l’observation d’une réaction de l’enfant face à une planche avec des rayures noires et blanches d’un côté, et blanche de l’autre. Normalement, le bébé est attiré par le côté rayé. Le test évolue avec des rayures de plus en plus fines pour déterminer jusqu’où il peut les distinguer. Bien que cet examen ne fournisse pas une mesure précise de l’acuité visuelle, il aide à identifier les troubles comme la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme », explique le spécialiste.
On examine également la convergence visuelle du bébé, c’est-à-dire sa capacité à suivre un objet du regard. Le professionnel approche un objet, comme un stylo, près du nez de l’enfant pour voir si ses yeux convergent correctement. L’examen se termine lorsque le bébé ne peut plus fixer l’objet, ce qui peut provoquer une vision double.
Il est donc crucial d’identifier et de traiter les troubles visuels chez les bébés le plus tôt possible pour assurer leur développement visuel optimal et prévenir d’éventuelles complications futures.