L’emploi des appareils mobiles tels que les smartphones et les tablettes par les jeunes enfants, particulièrement ceux de moins de trois ans, peut impacter négativement plusieurs aspects de leur développement. Une utilisation excessive peut même conduire à une addiction aux écrans. Examinons cela de plus près.

Dans beaucoup de foyers en France, les écrans sont omniprésents, ce qui rend parfois difficile de restreindre leur usage parmi les jeunes enfants. Une exposition excessive peut nuire au développement de l’enfant en interférant avec son interaction avec diverses technologies comme les smartphones, les tablettes, ou encore la télévision.

Il est conseillé d’éviter l’exposition aux écrans avant l’âge de trois ans, suivant les recommandations officielles. Toutefois, il peut être difficile pour les parents de s’y tenir strictement. Ils devraient essayer de limiter autant que possible le temps passé devant les écrans.

De la naissance à trois ans, l’enfant traverse une phase sensori-motrice, signifiant qu’il explore son environnement via ses cinq sens. « Pour cela, il doit toucher, goûter, sentir et observer ce qui l’entoure. Les interactions sociales sont également cruciales pour son développement. Or, un temps excessif passé devant un écran peut restreindre ses capacités d’exploration et de développement », explique Delphine Théaudin, psychologue clinicienne et gérante associée chez “La vie de Parents”.

Un bébé dépend de son environnement et de ses figures d’attachement, comme les parents. Pendant les premières années, son cerveau est très flexible, c’est-à-dire qu’il évolue en fonction des expériences et des apprentissages affectifs, relationnels et intellectuels qu’il acquiert. Il a besoin d’interactions quotidiennes telles que le regard, le jeu, la parole ou les câlins. « Les écrans limitent ces interactions vitales. Quand un écran est allumé, l’enfant est éteint », prévient la spécialiste.

Comment identifier une addiction aux écrans?

Certains enfants peuvent développer une forme d’addiction aux écrans suite à une exposition excessive. Plusieurs domaines du développement peuvent être affectés par un temps excessif passé devant les écrans. Cela inclut notamment la motricité fine. Des troubles de la préhension peuvent apparaître chez les enfants peu habitués à manier un crayon. En effet, bien qu’ils utilisent leurs mains et doigts sur une tablette, ces derniers ne se développent pas de la même manière que lorsqu’ils dessinent ou écrivent, ce qui peut entraîner des difficultés à tenir un crayon sur de longues périodes.

Le désintérêt pour les jeux et activités ludiques est un des premiers signes d’une addiction aux écrans. « La télévision, la tablette ou le téléphone inondent l’enfant de stimulations visuelles et sonores, qui sont nocives pour lui. Son cerveau n’est pas capable de traiter toutes ces informations, ce qui le rend totalement absorbé par l’écran et rend difficile pour les parents de limiter le temps passé devant celui-ci, pouvant entraîner des crises émotionnelles liées au manque », décrit Delphine Théaudin.

Des troubles peuvent également apparaître, tels que :

  • des troubles du développement du langage ;
  • des troubles dans la gestion des émotions ;
  • des troubles du sommeil ;
  • des troubles de la vue ;
  • des difficultés d’apprentissage ;
  • des difficultés attentionnelles.

Quel est le temps d’écran recommandé selon l’âge?

Le temps et l’usage des écrans varient en fonction de l’âge de l’enfant. La règle du 3, 6, 9, 12, proposée par le psychiatre Serge Tisseron, offre une bonne référence pour une utilisation adaptée des écrans par tranche d’âge :

  • avant trois ans, les écrans sont déconseillés ;
  • entre trois et six ans, l’écran est partagé, le parent choisit les moments et la durée d’utilisation ;
  • de six à neuf ans, le parent peut initier l’enfant à des activités avec le téléphone telles que prendre des photos, faire du montage vidéo ou utiliser un dictaphone pour créer des sons ;
  • de neuf à douze ans, un contrôle parental est nécessaire pour protéger l’enfant de contenus inappropriés.

Comme le souligne Delphine Théaudin, le temps d’écran n’est pas le seul facteur à considérer pour un usage modéré des écrans chez les enfants. « Il faut éviter les écrans passifs comme la télévision où l’enfant n’est pas acteur. Au début, le parent doit servir de filtre entre l’enfant et les écrans. La méthode du 3, 6, 9, 12 permet aussi de lui accorder progressivement plus d’autonomie dans l’utilisation des écrans tout en s’assurant qu’ils ne remplacent pas d’autres supports essentiels à son développement. Les écrans doivent être un sujet de discussion en famille, mais les parents gardent le contrôle sur la durée et les lieux d’utilisation », ajoute-t-elle.

Comment réduire l’utilisation des écrans au quotidien?

En moyenne, un adulte passe environ cinq heures par jour devant les écrans. Réfléchir à comment limiter leur usage parmi les plus jeunes incite également à reconsidérer sa propre consommation d’écrans et à envisager des stratégies pour en diminuer la présence au quotidien.

Pour encadrer l’utilisation des écrans chez les enfants de plus de trois ans, les parents peuvent adopter la méthode des 4 P, qui comprend les principes suivants :

  • pas d’écran le matin ;
  • pas d’écran pendant les repas ;
  • pas d’écran dans les chambres ;
  • pas d’écran avant de se coucher.

Face à une addiction aux écrans chez un jeune enfant, l’intervention d’un professionnel de santé peut parfois être nécessaire. « Pour un jeune enfant, la seule solution est d’arrêter complètement les écrans et de l’encourager à s’engager dans d’autres activités. Cela nécessite un véritable effort pour retrouver du plaisir ailleurs. Les parents ont souvent besoin d’être accompagnés pour aider leur enfant à réinvestir son imaginaire, sa créativité et à redécouvrir le plaisir de l’exploration de son environnement. En parallèle, on peut alors discuter de la place des écrans dans la vie quotidienne des parents et de la famille, ce qui permet de les responsabiliser sans les culpabiliser », précise la praticienne.

Quelles activités privilégier avec ses enfants pour limiter le temps d’écran ?

De plus, un enfant imite souvent ses figures d’attachement pour développer ses compétences. Si ses parents passent beaucoup de temps devant un téléphone ou un ordinateur, il cherchera à faire de même. Pour l’aider à se détacher des écrans, il est crucial de passer des moments de qualité avec son enfant. Cela peut inclure des jeux, mais aussi d’autres activités. Un parent peut, par exemple, partager ses hobbies avec son enfant, comme la cuisine, la couture ou les balades en nature.

Pour stimuler sa créativité, un enfant a aussi besoin de s’ennuyer. L’ennui lui permet de trouver de lui-même des ressources pour se lancer dans des activités créatives, telles que le dessin, la construction ou l’écriture d’une histoire. Au début, il peut avoir du mal à investir ce temps, mais s’il dispose de matériel créatif et ludique (feutres, crayons de couleur, pâte à modeler, briques de construction…) et qu’il est encouragé et accompagné par un parent, il trouvera progressivement une activité qui stimule sa créativité. L’ennui joue un rôle important dans le développement de l’enfant et dans son exploration du monde.

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