Comprendre l’impact de la surexposition aux écrans chez les tout-petits

Le recours excessif aux écrans peut avoir des conséquences significatives chez les bébés et les jeunes enfants. Regarder fréquemment la télévision ou utiliser des smartphones peut parfois mener à une addiction. Selon Delphine Théaudin, psychologue clinicienne, il existe des stratégies spécifiques pour éviter ces dangers.

La présence excessive d’écrans est déconseillée pour les bébés, particulièrement avant l’âge de trois ans, conformément aux recommandations officielles. Toutefois, dans beaucoup de foyers où les écrans sont omniprésents, suivre cette recommandation peut s’avérer compliqué.

Quelles sont les raisons de limiter le temps d’écran chez les jeunes enfants ? Quels en sont les risques ?

De la naissance jusqu’à environ trois ans, l’enfant traverse une phase sensori-motrice durant laquelle il explore son monde avec tous ses sens. « Il est essentiel pour lui de toucher, sentir, goûter et observer son environnement. Les interactions humaines sont également cruciales pour son développement. Malheureusement, les périodes prolongées devant un écran restreignent ses opportunités de découverte et de développement », explique Delphine Théaudin, psychologue clinicienne, cofondatrice de l’organisme de formation “La vie de Parents”.

Comment identifier une addiction aux écrans chez un tout-petit ?

Un excès d’écran peut entraver le développement des jeunes enfants et parfois entraîner une dépendance. L’un des premiers signes est le désintérêt pour les jeux et activités classiques. « La télévision, les tablettes et les téléphones fournissent un flux constant de stimuli visuels et auditifs nocifs pour le jeune enfant. Son cerveau n’est pas capable de gérer toutes ces informations. Lorsqu’un écran est allumé, souvent l’enfant se déconnecte », indique la spécialiste.

Cette surexposition peut aussi engendrer divers troubles, parmi lesquels :

  • des retards dans le développement du langage ;
  • des problèmes de gestion des émotions ;
  • des troubles du sommeil ;
  • des troubles visuels ;
  • des difficultés d’apprentissage ;
  • des problèmes de concentration.

Un enfant trop habitué aux écrans peut également avoir des difficultés avec la motricité fine, comme des problèmes pour écrire ou dessiner, car il n’est pas habitué à manipuler des crayons ou des stylos.

Que faire si l’enfant semble dépendant des écrans ?

Face à une addiction, les parents peuvent être confrontés à de grandes réactions émotionnelles lorsqu’ils tentent de réduire ou d’arrêter le temps passé devant les écrans. L’enfant peut ressentir un manque intense, semblable à celui provoqué par une dépendance à des substances. « Pour les jeunes enfants, la meilleure approche est d’éliminer complètement l’utilisation des écrans et de les orienter vers d’autres activités. Cela nécessite un véritable effort pour découvrir de nouvelles sources de plaisir. Les parents peuvent aussi avoir besoin d’aide pour encourager leur enfant à utiliser son imagination et sa créativité, et à redécouvrir le plaisir d’explorer son environnement. En parallèle, il est bénéfique de discuter du rôle des écrans dans la vie quotidienne des parents et dans celle de la famille, ce qui permet de les responsabiliser sans les culpabiliser », ajoute Delphine Théaudin.

Quelles sont les recommandations d’utilisation des écrans par tranche d’âge ? Est-il conseillé de les éviter avant 3 ans ?

La règle du 3, 6, 9, 12, établie par le psychiatre Serge Tisseron, offre plusieurs conseils sur l’usage des écrans selon l’âge de l’enfant :

  • avant trois ans, les écrans sont totalement déconseillés ;
  • entre trois et six ans, l’utilisation de l’écran doit être partagée, c’est-à-dire que c’est le parent qui contrôle les moments et la durée d’utilisation ;
  • de six à neuf ans, le parent peut introduire des activités éducatives à effectuer avec un appareil électronique ;
  • de neuf à douze ans, un contrôle parental est nécessaire pour éviter l’accès à des contenus inappropriés.

Selon Delphine Théaudin, cette méthode est un bon indicateur pour un usage approprié des écrans, bien que « le temps passé devant les écrans n’est pas le seul facteur à considérer. Il est crucial d’éviter les écrans passifs comme la télévision, où l’enfant n’est pas acteur de son apprentissage. Au début, il est essentiel que le parent agisse comme un filtre entre l’enfant et les écrans, permettant ainsi une utilisation graduelle tout en s’assurant que ces derniers ne remplacent pas d’autres supports essentiels au développement de l’enfant. Les discussions sur les écrans doivent se faire en famille, mais les parents doivent garder le contrôle sur la durée et les lieux d’utilisation », précise-t-elle.

Comment substituer les écrans dans la vie quotidienne ?

En France, il est courant que chaque famille possède en moyenne six écrans, selon le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Réfléchir à l’utilisation des écrans chez l’enfant incite également à examiner sa propre consommation en tant qu’adulte. « Quand un parent est absorbé par un écran, il se déconnecte de la relation avec son enfant. À long terme, cela peut favoriser un sentiment d’insécurité affective. De plus, un enfant imite souvent ses modèles pour développer ses compétences. Si ses parents passent beaucoup de temps sur leurs téléphones, il cherchera naturellement à en faire autant. Il est donc crucial de remettre en question sa propre consommation d’écrans et de penser à des activités alternatives », souligne la psychologue.

Passer du temps de qualité avec son enfant est une excellente manière de limiter l’utilisation des écrans. Cela peut inclure des jeux, mais aussi d’autres activités comme la cuisine, la couture, ou les balades en nature.

Delphine Théaudin souligne un autre point important : l’ennui est essentiel au développement de l’enfant. Dans notre société surstimulée, il peut être difficile de laisser un enfant sans activité pendant plusieurs heures. Pourtant, l’ennui encourage l’enfant à puiser dans ses propres ressources pour se lancer dans des activités créatives telles que le dessin, la construction, ou l’écriture d’histoires.

Au début, il se peut que l’enfant ait du mal à occuper ce temps libre. Cependant, s’il dispose de matériel créatif et ludique (feutres, crayons de couleur, pâte à modeler, briques de construction…) et qu’il est encouragé et accompagné par un adulte, il trouvera progressivement une activité qui stimule sa créativité. L’ennui non seulement aide à structurer la personnalité de l’enfant, mais aussi à enrichir son exploration du monde.

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David Cabas

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