Tout savoir sur les bébés arc-en-ciel : découvrez leur signification unique !

Le terme « bébé arc-en-ciel » désigne les enfants nés suite à la perte d’un enfant précédent par les parents. Cette situation soulève de nombreuses interrogations pour les parents.

Le terme « bébé étoile » fait référence à un enfant qui est décédé. Quant à « bébé arc-en-ciel », il s’applique à un enfant né après la perte d’un enfant. L’image de l’arc-en-ciel symbolise le fait qu’après la tempête vient le beau temps. Après le tragique décès, l’espoir ressurgit. Malgré le deuil, la vie continue et cette naissance est souvent perçue comme un miracle.

Tout comme ces enfants portent un nom spécial, on appelle « paranges » les parents qui ont perdu un enfant. Ce terme combine « parents » et « ange » pour désigner ceux qui ont vu leur enfant devenir un petit ange, ou un bébé étoile, à la suite de son décès.

La grossesse et l’accouchement sont des événements profondément bouleversants pour n’importe quel couple, encore plus pour ceux ayant vécu la perte d’un enfant. Une nouvelle grossesse nécessite un travail de deuil préalable.
Les étapes du deuil, décrites par la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross dans les années 60, incluent le choc et le déni, la colère, la négociation, la dépression et la douleur, et enfin l’acceptation. « Les parents ont besoin de se raccrocher à quelque chose de tangible pour trouver la paix : des objets, des souvenirs partagés, notamment avec les soignants, ont partagé la vie de leur enfant », explique Claudine Schalck, auteure de « Le deuil périnatal : du postnatal à la grossesse suivante », publié chez L’Harmattan.

Trois éléments sont cruciaux pour effectuer ce travail de deuil, selon cette professionnelle :

– Le lien de reconnaissance de l’existence : admettre que cet enfant a réellement existé, car on ne peut faire le deuil de ce qui n’a jamais été,

– Le lien avec le système familial : cet enfant avait sa place au sein d’une famille,

– Les souvenirs concrets : des objets personnels, des photos…

Claudine Schalck apprécie que depuis 2021, les parents puissent transmettre leur nom de famille à leur enfant mort-né, facilitant ainsi le travail de deuil.

Les parents endeuillés oscillent entre des moments d’acceptation et des moments de douleur intense. « Le processus de deuil est universel, mais chaque parcours est unique et personnel », ajoute la psychologue. Les anniversaires et autres dates importantes sont souvent particulièrement difficiles.

Il n’existe aucun signe universel indiquant le moment approprié pour tenter d’avoir un autre enfant. Cela varie d’une personne à l’autre. Cela implique néanmoins de reconnaître la place de l’enfant décédé et de se sentir prêt à accueillir pleinement un nouvel enfant. Le bébé arc-en-ciel est un enfant à part entière, mais avec une histoire potentiellement lourde à porter : il est le frère ou la sœur d’un enfant qui aurait dû être là.
« Mon expérience m’a enseigné qu’il est courant, et souvent nécessaire face à la douleur, de désirer un autre enfant après une perte. Pour surmonter cette douleur, on a besoin de continuer à vivre. Avec une nouvelle grossesse, le processus de deuil est relancé et se réalise souvent avec la naissance d’un autre enfant vivant. Ce nouvel enfant n’a pas à prolonger l’existence de l’autre », affirme Claudine Schalck.

Cette nouvelle grossesse peut générer des angoisses pour la future mère : la crainte de subir une fausse couche, de perdre à nouveau un enfant… Le travail de deuil se poursuit également durant ces neuf mois. « Le deuil périnatal n’est pas une maladie et ne nécessite pas nécessairement une prise en charge médicale. Mais cela peut être perturbant de revivre les mêmes émotions », reconnaît la sage-femme et psychologue. Elle encourage fortement à parler avec sa sage-femme à la maternité, à se rapprocher d’une association de paranges (Naître et vivre, Hespéranges, Agapa, Nos tout petits, Petite Emilie…), et à discuter avec un psychologue pour partager sur ce chemin et évacuer les mauvais souvenirs. Cela permet d’aborder un sujet souvent tabou.
On peut également chercher à identifier ce qui distingue ces deux grossesses (sensations différentes du bébé qui bouge, moins de nausées…). Donner un surnom à ce petit ou l’appeler déjà par son futur prénom peut également aider à lui accorder sa place et à bien distinguer ces deux grossesses.

Il est recommandé d’éviter de donner au bébé arc-en-ciel le prénom de l’enfant décédé, afin de prévenir des problèmes d’identité. Le bébé arc-en-ciel doit avoir sa propre histoire, distincte de celle de son frère ou sa sœur disparu.e. Concernant les objets achetés auparavant (vêtements, mobilier, linge de lit, jouets…), il est possible de les réutiliser pour le nouvel enfant. L’important, selon la psychologue, est surtout la façon dont on envisage ce nouveau projet d’enfant, si l’on parvient à séparer clairement leurs histoires et à les différencier. Plus tard, il sera crucial de parler ouvertement au bébé arc-en-ciel de ce frère ou sœur qui l’a précédé. Même si sa vie a été brève, elle fait partie intégrante de l’histoire familiale.