Quels sont les facteurs déclencheurs de la paralysie faciale chez un nouveau-né ? Y a-t-il lieu de s’alarmer ? Voici quelques explications fournies par Célia Levavasseur, pédiatre et fondatrice de l’Association pour la Bientraitance obstétricale, également autrice de plusieurs ouvrages sur la parentalité et l’allaitement.
La paralysie faciale chez l’enfant est un phénomène assez rare, mais qui peut grandement préoccuper les parents. Elle se traduit par une atteinte partielle ou totale des muscles faciaux, ce qui peut compliquer l’expression des émotions, la succion, ou encore la fermeture de l’œil.
Elle est caractérisée par une faiblesse ou une absence de mouvement d’un côté du visage, et plus rarement des deux côtés, due à un problème affectant le nerf facial, aussi appelé septième nerf crânien. Une asymétrie faciale est souvent observable, surtout quand le bébé pleure.
Quels sont les facteurs à l’origine de la paralysie faciale chez les nourrissons ?
Le type le plus courant est traumatique. « Elle résulte généralement d’une pression exercée sur le nerf facial durant le passage dans le canal vaginal. Ce genre de paralysie est plus fréquent lors d’accouchements difficiles nécessitant l’utilisation d’instruments comme les forceps, les ventouses, ou en cas de pression prolongée contre l’os pelvien ou le sacrum de la mère », explique Célia Levavasseur.
Il y a aussi des cas congénitaux, qui ne sont pas associés à un trauma lors de l’accouchement. Ces paralysies peuvent être causées par un développement anormal du nerf facial ou par des malformations congénitales telles que le syndrome de Moebius, qui implique souvent une atteinte bilatérale et d’autres anomalies neurologiques.
Quelle est la durée d’une paralysie faciale chez un bébé ? Faut-il s’inquiéter ?
« La majorité des cas de paralysie faciale se résorbent avec le temps. Il peut falloir jusqu’à 18 mois pour cela », précise la pédiatre. Ce type de paralysie est temporaire : la récupération se fait souvent de manière spontanée en quelques jours ou semaines, et dans 90 % des cas, elle est totale en moins d’un mois.
- Si la paralysie persiste au-delà de 1 mois, ou si elle s’intensifie, cela peut indiquer une cause différente : infection virale (comme la maladie de Lyme ou un zona), une malformation congénitale, ou une atteinte plus grave du nerf.
Est-il nécessaire de s’alarmer ?
Il est essentiel de consulter un médecin dès la détection de la paralysie, afin de déterminer sa cause précise. Voici quelques signes qui devraient vous alerter :
- Si la paralysie affecte les deux côtés du visage (ce qui est plus rare)
- Si elle est accompagnée de fièvre, d’une éruption cutanée, ou de problèmes de succion ou de déglutition
- Si elle ne montre aucune amélioration après quelques jours
- Si d’autres signes neurologiques sont présents chez votre bébé
Le pédiatre peut recommander des examens complémentaires (bilan ORL, IRM, électromyogramme, etc.) selon le contexte. Dans certains cas, un suivi par un neurologue ou un kinésithérapeute pédiatrique peut être nécessaire.
Quelles sont les options de traitement pour cette condition ?
S’il n’y a pas de résolution spontanée, certains cas exceptionnels de paralysie persistante avec des répercussions fonctionnelles ou esthétiques peuvent nécessiter une stimulation motrice et sensorielle, une rééducation, et parfois, une intervention chirurgicale reconstructive.
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