Vitiligo chez les jeunes : Bébés et enfants sont-ils à risque ?

par adm
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Le vitiligo, bien que rare chez les nourrissons et les enfants, est une maladie qui provoque une perte progressive de la pigmentation de la peau. Dr Catherine Salinier, pédiatre en pratique ambulatoire, nous éclaire sur cette affection.

Le vitiligo, qui affecte de 0,5 à 1 % de la population mondiale d’après l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), se manifeste par une dépigmentation sporadique et progressive de la peau. Mais les jeunes enfants et les bébés peuvent-ils également être touchés ?

Le vitiligo résulte d’une anomalie du système immunitaire qui conduit à une dépigmentation de la peau. Chez les enfants, cette maladie auto-immune est exceptionnelle et encore plus chez les bébés. Les taches blanches sur la peau d’un bébé sont souvent dues à d’autres facteurs. « Ces taches peuvent être présentes dès la naissance. Parfois, des zones dépigmentées peuvent apparaître sur des parties de peau sèche, notamment sur le visage. Elles disparaissent généralement après traitement de la sécheresse », détaille Dr Catherine Salinier, pédiatre et ancienne présidente de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA).

Certains champignons, tels que le pityriasis versicolor, peuvent aussi causer des taches blanches et rondes sur le dos de l’enfant, surtout visibles en été après exposition au soleil, car la peau environnante bronze légèrement. Ces taches s’atténuent et ne reviennent généralement pas l’été suivant une fois traitées.

Il est donc extrêmement rare que le vitiligo soit la cause de dépigmentation chez les jeunes enfants.

Quels sont les premiers signes du vitiligo ? Le visage est-il souvent touché ?

Cette maladie se développe avec la disparition progressive des mélanocytes, cellules responsables de la production de mélanine, le pigment principal de la peau. « En plus de l’aspect auto-immun, un facteur mécanique peut accélérer cette dépigmentation. Les zones de peau souvent exposées aux frottements ou aux chocs perdent davantage de mélanocytes. Les mains, ainsi que les plis des bras, les coudes et le visage, sont parmi les premières zones touchées », explique la spécialiste.

Les signes du vitiligo sont particulièrement visibles chez les individus à la peau foncée. Chez les enfants à peau claire, les lésions deviennent plus évidentes lors des premières expositions au soleil en été.

Différence entre vitiligo segmentaire et non segmentaire

Il existe deux grandes catégories de vitiligo : le vitiligo segmentaire, qui se limite à une seule zone du corps, et le vitiligo non segmentaire, qui peut affecter plusieurs parties du corps.

Comment diagnostiquer le vitiligo ?

Face à une suspicion de vitiligo chez l’enfant, les parents devraient consulter le pédiatre ou le médecin généraliste qui pourra orienter vers un dermatologue spécialisé. « Le traitement de cette maladie relève du dermatologue. Un traitement précoce augmente les probabilités de rémission », insiste Dr Salinier. Le diagnostic se fait principalement par l’observation des taches blanches à la lumière d’une lampe de Wood, qui émet des UVA longs et de la lumière bleue violette.

Traitements possibles pour modérer l’évolution du vitiligo

Le traitement de base contre le vitiligo consiste en des séances d’exposition aux rayons ultraviolets, qui stimulent la multiplication des mélanocytes dans les zones affectées.

Ces séances se déroulent à l’hôpital, dans des unités spécialisées équipées pour la photothérapie. Elles sont fréquentes mais brèves et augmentent progressivement en durée. Par exemple, une session peut durer une minute lors de la première visite, puis deux minutes lors de la visite suivante. « Cependant, ce traitement peut être difficile chez l’enfant qui doit rester immobile et porter des lunettes de protection. Dès que l’enfant est capable de les tolérer, les UV deviennent le traitement de choix », ajoute la pédiatre.

Il existe aussi des traitements topiques, tels que des pommades à base de corticoïdes ou des immunosuppresseurs locaux, qui traitent cette dysfonction immunitaire. « Le choix du traitement dépend de la forme du vitiligo, de l’âge du patient et de la gravité des lésions. Ce sont des traitements de longue durée qui peuvent être difficiles à maintenir en pédiatrie. Une étroite collaboration entre le dermatologue, l’enfant et ses parents est essentielle pour assurer l’adhésion à ce traitement prolongé », prévient Dr Salinier.

Accompagnement d’un enfant atteint de vitiligo

Bien que le vitiligo soit une maladie bénigne, il peut avoir un impact psychologique significatif sur l’enfant, affectant sa qualité de vie. Les moqueries ou les commentaires désobligeants ne sont pas rares. Il est crucial de soutenir l’enfant au quotidien. « Le médecin traitant peut offrir une écoute attentive si l’enfant vit mal cette situation. Il est important d’expliquer que la maladie est traitable et que suivre le traitement est essentiel. L’enfant doit se sentir soutenu par son pédiatre et son dermatologue. En tant que parent, il faut accepter le vitiligo avec optimisme pour encourager l’enfant à adopter la même attitude. Si le parent exprime de la tristesse ou de l’injustice, l’enfant ressentira probablement la même chose », conclut la spécialiste.

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