À propos du molluscum contagiosum
Vous avez peut-être observé récemment sur la peau de votre enfant de petites formations claires, semblables à de minuscules boutons regroupés, notamment dans le pli de l’aine. Il pourrait s’agir de molluscum contagiosum. Bien que le terme puisse sembler alarmant et que la condition soit contagieuse, elle est en réalité totalement bénigne.
Les petits boutons contagieux
La durée d’incubation du molluscum contagiosum peut varier considérablement. Elle peut aller de quelques semaines à plusieurs mois, rendant difficile de déterminer précisément quand et comment l’infection a commencé.
Chez les enfants, ce virus peut se transmettre par contact physique direct avec une personne infectée ou par l’intermédiaire de vêtements ou de linge de lit contaminés. Il est donc recommandé de ne pas partager les serviettes ou la literie entre frères et sœurs pour éviter la propagation du virus.
Un virus courant et inoffensif chez les jeunes enfants
« Les molluscums contagiosums sont fréquents chez les jeunes enfants, particulièrement avant l’âge de 5 ans, et ne représentent pas une menace sérieuse pour leur santé », explique le Pr Franck Boralevi, directeur de l’Unité de Dermatologie pédiatrique au CHU de Bordeaux. « Ce n’est pas lié à un manque d’hygiène et il n’y a pas de facteurs prédisposants autres que l’eczéma, avec lequel les molluscums sont souvent associés. »
Un molluscum contagiosum, c’est en quelque sorte similaire à une verrue, mais causé par un virus différent, explique le spécialiste. Les verrues sont dues au papillomavirus, alors que les molluscums sont provoqués par un parapoxvirus, un parent éloigné de celui de la variole, mais sans aucun danger comparatif.
Les molluscums se forment généralement dans les plis de la peau tels que l’aine, les aisselles, l’abdomen, ou encore les paupières.
« Cela ressemble à un bouton, une petite boule avec un cratère au centre. Cela peut être très discret ou plus volumineux. Il peut y en avoir juste quelques-uns ou des dizaines, et dans de rares cas, encore plus », précise le Pr Boralevi.
Avant l’âge d’un an, il est rare que les enfants contractent cette infection, mais elle affecte principalement ceux qui sont en âge préscolaire ou à la maternelle. Les lésions se présentent sous la forme de papules rosées, en dôme, lisses et parfois perlières, avec un petit creux central, d’où leur description comme « ombiliquées ». Chez les enfants, elles apparaissent le plus souvent sur le visage, le tronc et les extrémités.
Bien que les molluscums ne provoquent généralement pas de démangeaisons initialement, ils peuvent commencer à démanger et devenir inflammatoires si le corps commence à lutter contre le virus. Le grattage peut alors propager le virus à d’autres parties du corps et entraîner de nouvelles lésions.
Et chez les adultes ?
En tant que parent, on peut se demander si le molluscum contagiosum peut nous affecter, même si nous avons été exposés au virus dans notre enfance. Sauf si l’adulte est immunodéprimé, il est peu probable qu’il contracte le molluscum contagiosum de son enfant.
Il existe plusieurs types de molluscum :
- molluscum contagiosum de type 1 (MCV I), principalement chez les enfants et les personnes immunodéprimées ;
- molluscum contagiosum de type 2 (MCV II), qui est une infection sexuellement transmissible ;
- molluscum contagiosum de types 3 et 4 (MCV-3 et MCV-4), plus rares.
Les adultes sont plus susceptibles de contracter un molluscum MCV 2, qui affecte les zones intimes comme le pubis, le pénis ou la vulve. La taille des lésions peut varier en fonction de l’état du système immunitaire de la personne, avec des lésions potentiellement plus importantes chez les personnes infectées par le VIH ou immunodéprimées.
La transmission se fait principalement par contact sexuel, et comme pour le papillomavirus, l’utilisation d’un préservatif ne garantit pas une protection complète contre cette infection.
Comment traiter le molluscum et s’en débarrasser ?
Selon le Pr Franck Boralevi, il n’existe pas de traitement particulièrement efficace contre le molluscum contagiosum. « Parfois, il est même préférable de laisser le corps se débarrasser du virus naturellement », souligne-t-il. Une étude britannique a montré que les molluscums pouvaient disparaître d’eux-mêmes après plusieurs mois, parfois jusqu’à dix-huit mois. La patience est donc une option envisageable.
Pour ceux qui souhaitent intervenir pour des raisons esthétiques ou pour limiter la contagion, différentes méthodes thérapeutiques sont disponibles, telles que la cryochirurgie, l’utilisation de laser, l’électrocautère, ou le curetage réalisé par un dermatologue.
Il existe également des traitements topiques qui provoquent une réaction inflammatoire locale, accélérant la disparition des lésions. Parmi ces agents, on trouve l’acide trichloracétique, la cantharidine, la podophyllotoxine (chez l’adulte), la trétinoïne et le tazarotène. Certains de ces traitements peuvent être irritants, et dans le cas de la cantharidine, ils peuvent occasionnellement provoquer des cloques.
Le traitement radical : la curette chez le dermatologue
La méthode la plus radicale pour éliminer les molluscums est le curetage. Le dermatologue utilise une petite curette pour enlever chaque molluscum. Pour réduire l’inconfort, une crème anesthésiante peut être appliquée avant le traitement. Bien que cette méthode puisse provoquer des saignements, ils sont généralement sans conséquence pour la santé de l’enfant.
Comment traiter naturellement un molluscum ?
En aromathérapie, il est recommandé d’utiliser des huiles essentielles antivirales et antiseptiques, telles que le Tea tree, le Ravintsara, le Niaouli, le Thym à linalol, ou la Lavande fine. Toutefois, il est important de consulter un spécialiste avant d’utiliser ces huiles, surtout chez les jeunes enfants. Pour une application sûre, diluer 10 gouttes d’huile essentielle dans 10 ml d’huile végétale et appliquer directement sur les papules.
Une étude publiée en 2012 dans le Journal of Drugs in Dermatology a démontré l’efficacité de l’huile essentielle de Tea tree associée à de l’iode pour le traitement du molluscum chez l’enfant.
En phytothérapie, des remèdes tels que le vinaigre de cidre, le citron ou le miel peuvent être utilisés en application locale. Toutefois, il convient de faire attention à ne pas irriter la peau.
En homéopathie, plusieurs granules peuvent être utilisées pour traiter ou prévenir les récidives de molluscum : Cinnabaris 9 CH et Dulcamara 9 CH le matin, Thuya 15 CH le soir, et Vaccinotoxinum 15 CH une fois par semaine pendant trois mois.
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