Dépression chez les nourrissons : symptômes et indications d’un mal-être
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les bébés, tout comme les adultes, peuvent éprouver des états de tristesse liés aux diverses épreuves de la vie. « Cependant, la dépression chez un nourrisson est une condition prolongée, quoique peu fréquente. C’est pourquoi il est crucial de surveiller les signes avant-coureurs de dépression pour prévenir cette affection chez les tout-petits », souligne le Docteur Catherine Salinier, pédiatre ambulatoire et ancienne présidente de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA).
Quels sont les signes d’une dépression chez le nourrisson ? Comment détecter un bébé malheureux ?
Identifiée pour la première fois en 1946 par le psychiatre britannique Dr René Spitz, la dépression chez les nourrissons a été observée initialement chez des enfants en orphelinat, séparés de leurs parents pour diverses raisons. « Cette observation a été cruciale, car elle a amené à une prise de conscience des conditions de vie des enfants. La dépression chez un nourrisson se manifeste par un manque d’énergie vitale, une déconnexion de l’environnement pour des raisons qui lui sont propres », ajoute le spécialiste.
Contrairement à un enfant plus grand ou à un adolescent, un bébé ne peut exprimer son mal-être en mots. Toutefois, certains signes peuvent alerter les adultes responsables de son bien-être :
- le retrait du bébé, semblant « absent » ;
- une absence de pleurs et/ou de rires ;
- un comportement silencieux ;
- un manque d’interaction avec son entourage ;
- un refus de s’alimenter ou de dormir ;
- un retard dans le développement des capacités motrices.
« Il arrive que les signes de la dépression chez un nourrisson soient ignorés par un parent ou un tuteur, pensant que le bébé est simplement très sage. Or, il n’est pas normal qu’un enfant ne cherche pas à interagir avec ceux qui l’entourent. Cette maladie peut également se manifester par une réticence à explorer son environnement ou une peur des nouvelles personnes », explique le Docteur Salinier.
Quelles sont les causes de la dépression chez les nourrissons ?
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à la dépression chez un nourrisson. Le manque d’interaction avec la personne principale de référence est le facteur clé. L’adulte responsable du bébé peut répondre à ses besoins essentiels sans pour autant établir un lien affectif significatif. Ce manque peut être dû à des problèmes personnels, de santé, financiers ou familiaux, rendant l’adulte déprimé ou préoccupé, et donc moins disponible affectivement pour le bébé.
« Les adultes n’ont pas besoin d’être parfaits ou toujours joyeux, mais ils doivent communiquer avec le bébé, expliquer leurs émotions. L’absence de communication et de connexion affective peut nuire au développement de l’enfant. Quelles que soient les circonstances, il est crucial d’expliquer et de partager ces moments avec l’enfant, de chercher du soutien auprès des proches ou d’un professionnel si nécessaire », recommande la pédiatre.
L’environnement peut aussi jouer un rôle dans l’émergence de la dépression chez un nourrisson. Un bébé peut se retirer s’il perçoit son environnement comme hostile ou menaçant. Le placement en institution, la précarité, la violence familiale et la maltraitance peuvent déclencher cette condition. De même, certains enfants hospitalisés pour de longues périodes peuvent développer cette pathologie.
Comment diagnostiquer la dépression chez un nourrisson ?
Entre trois et dix-huit mois, un bébé passe généralement sept examens de suivi. Le pédiatre ou le médecin généraliste évalue notamment son développement psychomoteur. Un signe d’alerte peut être le manque de réaction du bébé lors des examens médicaux. « En consultation, un enfant est normalement curieux, intéressé par les instruments, et établit un contact visuel, nous sourit. Si un enfant semble complètement absent à plusieurs reprises, cela peut indiquer un problème. Pour diagnostiquer la dépression chez un nourrisson, le médecin vérifie les compétences psychomotrices appropriées à l’âge de l’enfant et interroge les parents sur son comportement », précise le Docteur Salinier. « Il est important pour les pédiatres de distinguer entre un retard psychomoteur dû à un problème organique et un lié à la dépression. », ajoute-t-elle.
Comment prendre en charge la dépression chez un nourrisson ?
La première étape consiste à éliminer les facteurs pouvant entraîner la dépression chez le nourrisson. Des travailleurs sociaux peuvent intervenir pour évaluer les conditions de vie de la famille ou du couple. L’objectif est de trouver des solutions pour impliquer chaque membre de la famille dans la relation avec le bébé. Une infirmière puéricultrice de la protection maternelle et infantile (PMI) peut également rendre visite à la famille plusieurs fois par semaine pour offrir un soutien psychosocial et des traitements psychologiques.
Dans les hôpitaux, des unités mère/bébé existent pour renforcer le lien entre la mère et son enfant. Les parents peuvent demander cette prise en charge via leur médecin traitant, un psychiatre ou un psychologue. Il est également crucial que la mère ou le père soit suivi et traité en cas de dépression.
Quelles sont les conséquences de la dépression chez un nourrisson sur l’enfant plus âgé ?
Si elle n’est pas traitée, la dépression chez un nourrisson peut persister et affecter l’enfant à mesure qu’il grandit, entraînant des troubles psychomoteurs et des difficultés d’apprentissage. Il est donc essentiel de traiter cette condition le plus tôt possible pour prévenir de tels problèmes.
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